Chachapoyas poyas poyas.

Salut c't'équipe,

Donc nous voilà arrivés à notre première étape au Pérou: Chachapoyas. Comme vous avez pu le remarquer dans l'article précédent, il n'est pas évident d'y arriver et du coup il y a moins de touristes...surtout en hors saison.

La Plaza de Armas (il y en a une au centre de chaque ville péruvienne, toujours super bien entretenues).

LA rue pour les touristes...

et le reste de la ville.

La région regorge de merveilles et nous partons donc pour un trek de 4 jours pour mieux les découvrir. Le premier jour, nous visitons notamment El Pueblo de los Muertos (cité des morts) et les sarcophages de Karija. Les deux sites sont en fait des nécropoles pré-incas. Les indiens chachapoyas avaient l'habitude de momifier les défunts de la noblesse et de disposer leur corps dans des falaises à pic, enfermés dans des sarcophages à forme humaine. Le résultat est surprenant.

Nous atteignons tout d'abord la cité des morts par un chemin escarpé qui arrive le long d'une gigantesque paroi. De là, on aperçoit au loin les sarcophages de la noblesse de l'époque. Construite entre 800 et 1000 ap. J.C, le chemin d'accès à la nécropole fut détruit parles indiens pour protéger la paix des morts. Il n'est donc pas possible de s'approcher plus que cela des sarcophages. Dommage direz-vous! mais au contraire, cela rajoute une dimension mystique au site. Incroyable de se dire que les sarcophages sont restés intacts et n'ont pas été approchés durant toutes ces années.

Une vue rapprochée nous donne une meilleure idée des sarcophages.

Toujours sur le même site, en face des sarcophages, nous arrivons directement dans une autre nécropole. Ici, les indiens chachapoyas enterraient leur famille dans des maisonnettes de forme ronde accrochées à la paroi. Cette fois-ci, nous pouvons y pénétrer, toujours en prenant bien garde au vide juste en-dessous.

Les tombes furent en partie brulées ou détruites par les paysans locaux pour conjurer le mauvais sort.

Pas très SUVA le chemin ici!

Belle vue pour une dernière demeure.

Nous partons ensuite pour la visite des sarcophages de Karija (1000 ap. J.C.). Un peu dans la même idée, ceux sont ici des guerriers qui furent momifiés et placés dans la paroi (reconnaissables aux crânes de leurs ennemis disposés au-dessus des sarcophages). Auparavant, la paroi était pleine de ces sarcophages qui se sont en grande partie effondrés...alors si vous voulez admirer les 6 restants, il vaut mieux se dépêcher.

A nouveau une gigantesque paroi

et des sarcophages perdus au milieu.

Ici, des sarcophages de shamans (facile, ils ont la tête au milieu du bide...là où réside la sagesse selon les Chachapoyas)

Comme toujours, on retrouve des ossements humains éparpillés sur ces sites.

Pour la petite explication, ce n'est qu'après le trek, lors de notre visite du musée de Chachapoyas que nous nous sommes vraiment rendu compte du processus de momification. On vous passe volontiers les détails de vidage du corps (on laisse ça au chasseur)...En ce qui concerne la position du corps, les momies sont comme accroupies, leurs articulations auront au préalable été cassées afin de les rendre plus compacte et de fait plus facile à transporter au cœur des falaises. Une fois en position fœtale, les momies sont parées de tissus et enfermée dans une armature en bois autour de laquelle sera construite le sarcophage.

Ici une momie dans son armature de bois.

Et les momies étaient extrêmement bien conservées, comme on peut le voir sur les images ci-dessous. Attention, personnes sensibles, s'abstenir.

Cheeeese

Un aperçu de la qualité de conservation.

Finalement, la preuve ici que les indiens pratiquaient la trépanation à l'époque déjà...ça devait être sympa.

Voilà, fin de la parenthèse, revenons à notre trek. Les paysages rencontrés lors de cette première journée valent franchement le détour!

Pas tellement de moissonneuses-batteuses l'équipe ici!

Fin du premier jour, nous arrivons dans la vallée de Belen où nous passerons la nuit avec des ouvriers locaux. Nous allons ici nous abstenir de tout commentaire et vous laisser admirer le paysage.

Nous avons aussi, pour l'anecdote, croisé un troupeau de chevaux en liberté.

Journal de bord à la bougie et au lit!

Au matin, nous sommes rejoints par Hélène, une Française qui complètera notre groupe de ....2 pour ce trek. Nous quittons la vallée de Belen de bonne heure pour une marche de 6h sur des chemins pré-incas (ce qui veut dire "en haut en bas").

Durant cette marche, nous passerons à travers la jungle où nous visitons brièvement des ruines pré-incas. Les ruines en elles-même ne sont pas si impressionnantes. Cela s'explique par le fait que le site est encore à l'état sauvage et qu'aucun groupe archéologique n'a encore entrepris de recherche ici (quand je vous disais que la région est encore bien préservée). C'est assez impressionnant de s'imaginer ce que peuvent renfermer ces anciennes demeures.

Nous arrivons finalement à Congòn, petit village où nous passerons la nuit chez une famille.

Une fleure assez spéciale

Une fois nos quartiers pris chez nos hôtes, chacun sa récompense!

Les félins

Bigote y cerveza fria!

Petite rincée en plein soleil.

Le samedi matin, nous attaquons la journée olympique à 7h30 avec balade à cheval (enfin, plutôt 3 mules et 1 cheval). Ouais quand je dis balade, ce n'est pas vraiment le terme approprié: 4h30 le cul "vissé" (ou en recherche d'un équilibre précaire) sur un cheval et ce avec1500m de dénivelé sur des chemins plutôt escarpés et pas trop débroussaillés à hauteur d'homme.

Le caballo de Greg

et la mule de Cynthia

C'est parti sur un chemin plutôt tranquille...pour les 3 premières minutes.

Après ça se gâte (et la pluie de la nuit n'a pas aidé).

Finalement, nous approchons le sommet où nous jouissons d'une vue magnifique.

Augusto, notre guide, sur son fidèle destrier

Puis, un court passage par la forêt des nuages (qui porte d'ailleurs très bien son nom) et une petite trotte à pied et nous voilà au sommet à Yumal (3300m).

Nous voilà donc arrivés après 1500m de dénivelé...

...bien dégueulasses et avec une légère odeur de poney mouillé!

Une fois au sommet, le but était de prendre un bus au vol et de descendre jusqu'à Choctamal, le village au fond de la vallée. Comme de par hasard, on apprend après 45 minutes d'attente que le bus ne viendra jamais à cause d'éboulements sur la route... On a bien essayé de faire du pouce, mais rien à faire, la descente se fera à pied!

Véhicule locale, puissance: 1 cheval

Des enfants croisés sur le chemin.

Une fois à Choctamal, on décide de ne pas dormir là comme prévu, mais de se renvoyer 2h30 de marche direction Maria, histoire de se rapprocher de notre prochain objectif...longue journée!

Le lendemain, debout à 3h30 et départ à pied pour la citadelle de Kuelap éclairés par une petite lampe à dynamo :)

La citadelle au loin.

Après 2h30 de marche, la récompense est bien méritée, nous sommes seuls au pied de la citadelle pour admirer le lever du jour. Construite entre 500 et 1500 ap. J.C. (quand même!), Kuelap est en fait une surélévation de la montagne de 700 x 1500m et une hauteur allant jusqu'à 20m faite par les indiens Chachapoyas. Selon les historiens, chacune de ces pierres provient d'une gravière située à 1 semaine de marche à pied du site...ils avaient de toute façon rien d'autre à faire, y'avait pas la playstation à l'époque!

Vue depuis la citadelle au lever du jour

Petite méditation sur le sens profond de sa vie pour Augusto

et petit déjeuner bien mérité au pied de la citadelle.

L'avantage d'arriver à pied au lever du jour est que les cars de touristes n'arrivent qu'à 10h. Nous avons donc tout loisir de visiter l'entier de la citadelle complètement seuls (bon ok, on avoue, il y avait quand même UN autre touriste qui a eu la même idée que nous...grrrrrrrrrr!). Voilà donc en vrac, des photos de l'intérieur de la citadelle.

La porte principale

La citadelle abritait près de 500 petites maisons de forme ronde dont il reste les fondations

Stach' Crew reprezent!

Pas mal la vue du terrain ici!

Un lama qui vit sur place

Encore des ruines avec une maison reconstituée sur la droite

et on ressort...par la porte des Dieux

Dans une falaise en-dessous du site, nous avons encore une fois l'occasion d'observer une ancienne nécropole quasiment entièrement détruite.

Avec un peu de brouillard pour le coté mystique

et des ossements pour le coté macabre.

Nous voilà donc arrivés à la fin de notre trek. Nous tenons quand même à faire une autre parenthèse nourriture avant de vous laisser. Tout d'abord parce que nous avons testé un des plats traditionnels péruviens, j'ai nommé le cuy, prononcez "couille" (sans comparaison) qui n'est rien d'autre qu'un cochon d'inde entier. C'est bon, mais beaucoup de boulot pour pas beaucoup de viande si vous voyez ce que je veux dire...

le cuy après!

Petit clin d'oeil à la famille Savioz, nous avons aussi testé la cecina, la viande séchée locale. Franchement je crois qu'on va garder notre bonne vieille recette, parce que les péruvien la font d'abord frire, puis sécher à l'air libre...rien à voir!

Un petit morceau de séchotte?

Sinon, ceux qui sont passés par le Pérou l'auront remarqué, les coccinelles de VW sont très présentes dans les rues. Cela rend Cynthia très heureuse (voire hystérique ) tellement elle rêve d'en avoir une. On s'est renseigné, on peut en avoir une pour $2000, est-ce que quelqu'un fait du transport de fret depuis l'Amérique du Sud? ou un tuyau quelconque? :)

Modèle de compèt'

Voilà, encore une orchidée miniature et on vous laisse.

 

"Mais des longueurs d'article pareilles!"

A plus dans l'bus, des becs!